Les intervenants sur le marché des changes

Les intervenants sur le marché des changes

Le marché des changes bénéficie d’une grande liquidité grâce à la diversité de ses intervenants. En effet, chaque intervenant a des objectifs, une inclinaison au risque et des horizons de temps différents. On s’en rend d’ailleurs bien compte lorsque le marché est en tendance et qu’il ne fait que monter. S‘il est toujours possible d’acheter alors que le marché monte c’est qu’il y a encore des vendeurs mais ils ne vendent pas forcément parce qu’ils pensent que le marché va baisser: ces ventes peuvent être liées à des prises de profits par exemple !

Les entreprises sont souvent contraintes d’effectuer des opérations sur le marché des changes au regard de leurs activités à l’international. Les objectifs sont alors de s’approvisionner en telle ou telle devise ou de se couvrir contre le risque de change…

La contrepartie de l’entreprise, c’est-à-dire celui qui exécutera la transaction sur le marché, essaiera de faire une plus value lors du passage d’ordre en obtenant un meilleur prix que celui proposé à l’entreprise. Cette contrepartie aura probablement alors comme uniques objectifs de marger l’opération et de ne pas être en risque face au marché.

Elle pourra par exemple immédiatement couvrir la position dans le marché avec un fond spéculatif cette fois. Ce fond spéculatif prendra, lui, une position uniquement dans le but de faire un profit. In fine, ici, c’est un fond spéculatif qui se retrouvera en fait contrepartie d’une entreprise qui voulait se protéger contre le risque de change. Nous pouvons donc trouver six catégories d’intervenants sur le marché des changes qui s’organise de la manière suivante :

✔ Les Banques Centrales


Les Banques Centrales interviennent en général pour gérer leurs réserves en devises et en papiers d’État. Il arrive aussi qu’elles interviennent sur le marché avec l’objectif de le réguler. La BCE vendra de grandes quantités d’euros dans l’espoir de le faire baisser si elle trouve qu’un euro trop fort met en péril sa politique économique. Malgré l’importance de leurs réserves elles n’ont pas toujours le dernier mot et parfois le marché est plus fort qu’elles ; voir l’exemple de George Soros qui brisa la Banque d’Angleterre en 1993.

Les transactions des Banques Centrales représentent environ 5 à 10 % du total des volumes sur le marché des changes.

✔ Le marché interbancaire


Les banques commerciales sont les acteurs historiques de ce marché. Elles contrôlaient tout le marché auparavant car elles étaient les seules à pouvoir réellement communiquer entre elles en temps réel. Aujourd’hui on peut estimer qu’au moins 50 % des transactions transitent via le marché interbancaire car les banques sont généralement l’interlocuteur final des autres intervenants du marché.

Les cambistes des banques commerciales essaient de gagner de l’argent grâce aux transactions faites par leurs clients. Théoriquement, ils ne prennent pas de position sur le marché et ils essaient de réaliser des profits en faisant du « market making », c’est-à-dire en proposant à tout moment des prix acheteur et vendeur à leurs clients. Les traders d’une banque « margeront » plus ou moins certains de leurs clients en exécutant les transactions. Nous entendons par marger le fait de réaliser une opération à un prix meilleur que celui proposé au client afin d’en dégager une plus value. Leur vision est souvent très court terme, leur but étant d’exécuter au mieux les ordres qu’ils reçoivent. Selon les FxWeek awards, le classement des banques les plus dynamiques sur le marché des changes était en 2008 :

1. Citigroup
2. Deutsche Bank
3. HSBC
4. UBS
5. Barclays Capital
6. RBS/ABN Amro
7. Standard Chartered
8. BNP Paribas
9. JP Morgan
10. Bank America

Remarquons que la première banque française n’apparaît qu’en 8e position, mais c’est une belle progression étant donné que BNP Paribas n’était même pas présente dans le Top 10 précédent.
Masi ce classement n’est pas utile pour les investisseurs privés et institutionnels.

Les FxWeek awards ont également établi un classement des meilleures banques pour ces investisseurs. Les critères de service, d’outils de trading et de volume de transaction entrent notamment dans ce classement. Voici les cinq meilleures banques vers lesquelles se diriger si vous souhaitez obtenir le meilleur service, que vous soyez un particulier ou un professionnel :

1. Saxo Bank
2. Citigroup
3. Deutsche Bank
4. UBS
5. Barclays Capital


✔ Les entreprises multinationales


Les entreprises ont généralement la nécessité d’intervenir sur le marché. Elles ont, par exemple, besoin de dollars pour payer un fournisseur étranger.

Elles peuvent aussi avoir besoin de rapatrier des profits faits dans d’autres devises. Leur objectif est, dans la plupart des cas, de neutraliser leurs risques de change. Toutefois, aujourd’hui, les grosses sociétés multinationales gèrent de véritables petites salles de marché centralisant tous les flux en devises de chacune de leurs filiales.

L’objectif des équipes de traders n’étant plus seulement de couvrir les risques de change de l’entreprise mais aussi de faire des gains sur le marché. Le spot (change au comptant), n’est d’ailleurs pas le marché le plus utilisé. Les entreprises sont de très bons clients pour tous les produits dérivés mis au point par les banques commerciales.

Ces produits peuvent exactement s’adapter à l’évolution de leurs flux de trésorerie. À signaler aussi que lors de fusions et d’acquisitions, de grosses opérations de change sont parfois effectuées pour le compte de ces sociétés.

✔ Les investisseurs institutionnels


Ils interviennent sur le marché le plus souvent pour couvrir des positions sur leurs portefeuilles d’actions et d’obligations. Par exemple, le gérant d’un fonds prendra implicitement une position en dollars s’il gère un portefeuille d’actions libellées en dollars.

Toutefois le Forex est de plus en plus perçu comme une classe d’actifs à part entière et beaucoup de fonds investissent directement dans des devises. Ces fonds utilisent un fort effet de levier et leur poids sur le marché des changes est en constante augmentation. On peut estimer qu’ils représentent aujourd’hui 30 % du total des transactions effectuées sur le marché.

✔ Les black-boxes


Les black-boxes sont des programmes automatisés de trading qui permettent de prendre des positions sur le marché grâce à des algorithmes élaborés en fonction de paramètres tels que le temps, le prix ou la taille de l’ordre à exécuter.

Ce genre de système est beaucoup utilisé par les hegde funds et permet d’éliminer intégralement toute intervention humaine dans les décisions de trading. En 2008, 30 % des ordres exécutés sur le marché des changes proviendraient de systèmes de trading automatisés.

✔ Les investisseurs particuliers


Ils sont en constante augmentation depuis l’avènement de l’Internet à haut débit et des plates-formes de trading qui permettent d’afficher des prix exécutables en temps réel. Grâce à l’effet de levier et à un engouement toujours plus grand pour ce marché, les volumes de transaction des investisseurs particuliers représenteraient aujourd’hui plus de 5 % du total des transactions sur ce marché.

Beaucoup d’investisseurs particuliers sont cependant encore réticents à entrer sur le marché des changes. Cela est bien sûr lié au fait que ce marché leur est ouvert depuis peu de temps mais il y a aussi un manque d’informations qui décourage le plus grand nombre. Ce n’est pourtant pas un marché plus difficile que les autres.

Au contraire, son caractère flexible permet à tout type de profil d’investisseurs de trouver des stratégies adaptées. Le Forex est également victime d’un certain nombre d’idées préconçues : marché très risqué, marché insaisissable pour un petit acteur… en réalité, le risque pris dépend de critères

tout à fait maîtrisables comme l’effet de levier ou la préparation des trades et
même si le marché est dominé par de gros acteurs, l’investisseur particulier
peut tout à fait réaliser de belles performances en appliquant un money management rigoureux.

✔ Les courtiers forex 


Ils sont là pour donner accès au marché. Différents types de courtiers coexistent sur le marché. Certains courtiers vont juste donner accès au marché en prenant une commission sur chaque opération qui transite par eux. Les deux plates-formes de trading les plus utilisées au monde fonctionnent sur ce principe :

EBS (qui a été racheté en juin 2006 par Icap, leader mondial du courtage) et Reuters Dealing. Elles sont historiquement très implantées dans les banques et beaucoup de transactions interbancaires transitent par elles.

Le marché des changes évoluant, leurs suprématies ont tendance, aujourd’hui, à être remise en cause par de nouveaux systèmes plus performants et moins onéreux.

La deuxième catégorie de courtiers est constituée par les market  makers.

Comme pour une banque commerciale, leur objectif est de gagner de l’argent grâce aux opérations de leurs clients en proposant à tout moment un prix acheteur et un prix vendeur. La meilleure opération étant de trouver un acheteur et un vendeur au même moment.

Dans ce cas le courtier pourra gagner le « spread »: l’écart entre le prix d’achat et le prix de vente. Si le courtier n’arrive pas à gagner ce spread, il essayera de couvrir la position de son client avec un petit profit.

Au vu de la structure décentralisée du marché des changes, les courtiers ont un rôle essentiel à jouer car ils sont garants de la bonne organisation et de la liquidité du marché.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire